17 mai 2016
Présentation du ePrix de Berlin
Renault e.dams cherchera à renforcer son avance en tête du classement Équipes tout en se rapprochant au classement Pilotes lors de la prochaine épreuve du Championnat FIA de Formula E.
Prêts pour la bagarre !
La huitième des dix manches aura lieu au cœur de Berlin, la capitale de l’Allemagne. Le peloton en découdra sur un circuit de 11 virages et 2,03 km, spécialement construit dans le quartier de Mitte (centre). Les monoplaces serpenteront autour de la trépidante Alexanderplatz et de la tour de la télévision berlinoise, avant d’emprunter la Karl-Marx Allee, où sera installée la voie des stands. Ce tracé remplace celui créé l’an passé sur l’aéroport de Tempelhof, désormais indisponible.
À trois manches de la fin, Berlin constituera un rendez-vous capital pour le championnat. Troisième à Paris après s’être élancé de la huitième position, Sébastien Buemi a démontré le niveau de performance de la Renault ZE15. Mais le Suisse n’en a pas moins perdu du terrain sur Lucas di Grassi, vainqueur en France. En terminant quatrième, Nicolas Prost a apporté de précieux points à l’équipe, tout en se rapprochant de la quatrième place du classement Pilotes.
Renault est leader sur le marché des véhicules électriques en Europe, y compris en Allemagne avec 25% de parts de marché. La Renault ZOE 100% électrique est le best-seller incontesté chez les particuliers. En 2015, 33,6% des immatriculations particulières étaient des ZOE, ce qui représente une hausse de 155% par rapport à l’année précédente. Cela signifie qu’une voiture électrique sur trois vendue à un particulier est une Renault.
L’action débutera vendredi avec un shakedown de 30 minutes organisé à partir de 17h30. Les essais libres, les qualifications et la course auront lieu le samedi. Le ePrix se disputera sur 48 tours à partir de 16h00.
Points de vue
Alain Prost, copropriétaire de l’équipe
À Paris, nous avons vu à quel point le championnat est serré. Il y a trois pilotes qui se battent pour le titre, mais la competition est farouche, et le moindre détail peut faire une grande différence. Ainsi, nous n’arrivions pas à faire fonctionner les pneus lorsque la température était froide et nous nous sommes qualifiés plus loin que ce que nous pensions.
Nous sommes conscients de toute cela, mais également confiants. Nous avons été compétitifs depuis le début de l’année et nous étions à nouveau rapides à Paris. Notre objectif est maintenant d’atteindre le même niveau de performance entre les qualifications et la course. Abt et Lucas di Grassi répondent toujours présents, c’est à nous d’être compétitifs à chaque fois que nous prenons la piste.
Jean-Paul Driot, copropriétaire de l’équipe
L’an passé, la course sur le Tempelhof avait réuni une foule de spectateurs très intéressés. J’espère que nous aurons encore plus de monde cette année, avec un circuit plus central, un peu comme à Paris. Le tracé en lui-même semble intéressant, mais nous ne pouvons pas simuler les bosses et les changements d’adhérence. Ce sera la même chose pour tout le monde, il faudra donc que nous soyons capables de réagir rapidement pour tirer le meilleur de la voiture et rester devant les autres.
Nous mettons tout en œuvre pour pouvoir augmenter notre avance au classement Équipes et revenir au classement Pilotes. Nous avons résolu les problèmes techniques rencontrés en Amérique du Sud et nous avons beaucoup travaillé sur l’exploitation des pneumatiques depuis Paris. Nous voulons tout assembler pour retrouver la plus haute marche du podium.
Vincent Gaillardot, Chef de projet Renault Sport
Je crois que notre voiture est compétitive sur tous les circuits, particulièrement en conditions de course. Pour Berlin, je suis confiant dans nos capacités à retrouver cette forme, car le tracé est constitué de virages similaires à ceux d’autres circuits sur lesquels nous étions performants. En revanche, nous devons progresser en qualifications.
À Paris, nous avions éprouvé des difficultés à chauffer les freins et les pneus en qualifications et c’est pourquoi nous sommes partis si loin sur la grille. C’était tout particulièrement vrai pour Sébastien qui n’avait pas retrouvé sa confiance habituelle. Nous avons regardé tout cela en détail et modifié certaines choses. Nous sommes donc relativement confiants dans notre capacité à nous battre pour le podium et la victoire à Berlin.
Nicolas Prost
J’ai étudié le tracé de Berlin mais il est difficile de se faire une idée sans avoir été sur place pour marcher sur la future piste. Jusqu’ici, cela ressemble à un circuit urbain traditionnel : de longues lignes droites, des virages serrés et un revêtement que je pense bosselé. L’an passé, il y avait déjà beaucoup de spectateurs. Cette année, le circuit est plus central, j’espère donc que nous pourrons offrir un beau spectacle et une belle course au public.
Je suis confiant dans notre préparation. L’équipe est bien organisée et tout le monde travaille dur. Nous avons été dans le top 5 lors de chaque week-end et nous devons continuer ainsi jusqu’au bout pour remporter le titre Équipes. J’ai eu de bons résultats et la quatrième place finale me semble possible. Je peux même viser la troisième si des opportunités se présentent ! Terminer sur le podium final constituerait le but ultime.
Sébastien Buemi
Le résultat de Paris était assez satisfaisant. En partant de la huitième position, terminer troisième constituait le meilleur résultat que je pouvais espérer. La voiture était rapide et j’ai pu attaquer fort quand les gommes étaient à la bonne température. C’est dommage que Lucas ait terminé devant et qu’il ait pris de l’avance au championnat, mais il nous reste trois courses et beaucoup de points à prendre.
À Berlin, le plan est simple : il faut s’élancer avec une meilleure position et essayer de faire la course en tête. Nous savons que nous sommes en mesure de le faire, comme à Paris lorsque la voiture était très rapide. Nous sommes juste partis trop loin pour faire mieux. Le circuit ressemble un peu à celui des Invalides, avec pas mal d’opportunités de dépassement. Nous avons donc toutes les raisons d’être confiants avant cette course.
À pleine charge
La caractéristique unique de la Formula E est son mode de propulsion totalement électrique, avec une batterie lithium-ion qui alimente un moteur. Vincent Gaillardot, le chef de projet Renault Sport, nous détaille la technologie utilisée :
« Toutes les équipes de Formula E utilisent la même batterie. Avant le lancement du championnat, il a été décidé que la batterie serait standardisée pour conserver la maîtrise des coûts et ne pas partir dans une course à l’armement dès les premières années d’existence de la série. Une même batterie doit être utilisée pendant toute la saison.
La capacité de la batterie est limitée à 28 kWh, avec une puissance maximum de 200 kW en qualifications. Cela équivaut à 270 ch, soit la puissance de Mégane R.S. Comparativement, ZOE dispose d’une capacité de 22 kWh pour une puissance de 65 kW (88 ch). Les voitures de Formula E sont donc vraiment à la pointe de la technologie des véhicules électriques.
Le poids de la batterie est significatif. Elle pèse 320 kg, et 360 kg avec sa protection en carbone. Cela s’explique par les protocoles de sécurité que nous avons mis en place, particulièrement avec le boîtier externe destiné à isoler la partie électrique du système de refroidissement. Dans la mesure où la batterie est soumise à d’énormes contraintes, elle peut atteindre de très hautes températures et elle est donc refroidie par un système annexe, qui utilise un fluide non-conducteur circulant dans un radiateur.
Le système de gestion de la batterie, que nous appelons BMS, contrôle le cœur de la batterie et son utilisation pour éviter tout problème de fiabilité.
Le fait que la batterie ne puisse pas alimenter la voiture pour la totalité de la course est un facteur limitant. Nous devons donc changer de voiture pendant la course. Pour la cinquième saison, nous disposerons d’une nouvelle batterie standard. L’objectif sera d’offrir une capacité double, pour n’utiliser qu’une voiture pour toute la durée de la course.
Améliorer la durée de vie des batteries est très intéressant pour le développement des voitures du commerce. Les objectifs entre la grande série et la Formula E sont les mêmes : il s’agit d’augmenter l’autonomie et la performance. La Formula E fait véritablement figure de pionnier dans ce domaine. »