25e anniversaire du Spider Renault Sport : un design unique en son genre

Les spectaculaires lignes du Spider Renault Sport ont été révélées au Salon de Genève 1995, devant des journalistes et un public ébahis. Sans pare-brise, avec des portes en élytres et des couleurs de carrosserie contrastées, il traduit tout le caractère ludique de l’auto dans un dessin tout en sportivité, mais sans agressivité.

Trois mois seulement : voilà le temps record qui s’est écoulé entre la maquette d’argile à l’échelle 1 et la présentation du Spider Renault Sport au Salon de Genève 1995. Un concentré de travail intense qui est à l’image de toute la passion engendrée par ce projet unique au sein des équipes de design de Renault. Il s’agissait de finaliser un modèle de production puisant ses gènes dans les concept-cars Laguna roadster (1990) et Argos (1994). Comme un concept-car pour la route !

Sous la direction de Patrick le Quément, un concours entre jeunes designers avait été lancé au tout début du projet, sous la responsabilité de Yves Legal. Très vite, les premières esquisses sont proposées et affichées dans la grande salle du studio de design. Le choix de Patrick le Quément et Christian Contzen (à la tête du projet) est le même : c’est le dessin de Benoît Jacob qui retient leur attention. Un dessin très pur, sans agressivité, qui se démarquait de manière spectaculaire grâce à son saute-vent (une version avec pare-brise sera lancée par la suite), ses portes en élytres et son habitacle laissant la part belle à l’aluminium de son châssis. Un véritable concept-car roulant, avec des formes très expressives qui évoquent la recherche des sensations les plus pures, de faire au maximum corps avec l’auto. Des sensations exacerbées par l’effet “sans filtre” de la version sans pare-brise. « Nous voulions créer un véhicule extrêmement simple, » explique Patrick le Quément. « Benoît Jacob était le bon designer pour cette auto, sa proposition était très graphique, extrêmement pure, voire puriste avec l’écope dominante du moteur central, pleine de rondeurs, sans lignes en coin ni formes acérées, avec une plénitude qui lui donne un cachet très spécial. Le Corbusier avait raison de dire « les proportions, c’est ce qui donne le sourire à un objet ». » Compact (3,80 m), très large (1,83 m), pratiquement sans porte-à-faux arrière, les proportions du Spider définissent une sportivité évidente.

 

Renault est extrêmement légitime pour tout ce qui touche les concepts automobiles. Le Spider était un véritable concept-car, sans compromis. Plein de rondeurs, avec de très belles proportions, il dégage une plénitude qui lui donne un cachet vraiment particulier. Il exprime ainsi son côté jouissif, mais sans agressivité.

Patrick le Quément Directeur du Design de Renault lors du projet

La couleur bi-ton sert le message entre la plateforme mécanique et la carrosserie. Trois couleurs seulement sont proposées au départ : rouge, bleu et le jaune, symbole de Renault Sport, toutes contrastant avec le gris anthracite des parties abritant la mécanique. Un gris plus discret rejoindra plus tard le catalogue. Le travail remarquable des spécialistes couleurs et matières a permis aussi de trouver une véritable communion entre l’extérieur et l’intérieur du Spider. Dans son cockpit, il réussit à exprimer la technicité brute de la voiture sans donner d’impression de nudité. La traverse en aluminium définit sa planche de bord, support du combiné de trois compteurs tandis que l’affichage digital est intégré dans la structure du saute-vent. La console centrale couleur carrosserie abrite les voyants de bord, le bouton de feux de détresse et la plaque de signature du modèle. Le pommeau de vitesses est une simple boule d’aluminium brut, qui donne au pilote un contact très physique avec le matériau principal du châssis, omniprésent dans l’habitacle. Les baquets et le pédalier en aluminium perforé sont réglables. Visuellement déjà, le pilote est préparé aux sensations fortes qui l’attendent au volant.

 

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